Carretera Australe

Jeudi 5 décembre, après le remplissage des réservoirs d’eau à Perito Moreno nous nous mettons en route pour le Chili. Passage de frontière à Chile Chico. Au niveau administratif, le douanier nous demande comment prouver que les filles sont bien les nôtres. Pas de soucis, je lui donne le livret de famille. Maintenant c’est le tour du contrôle sanitaire. L’agent est très agréable, nous lui ouvrons les placards qu’elle désire. Elle vérifiera un peu tout, du four en passant par la salle de bain jusqu’à la soute arrière et même sous le capot. Et elle ne trouvera rien !! Maintenant direction la ville pour acheter de la viande et des fruits et légumes. Nous ferons le plein d’essence et c’est parti pour plusieurs jours sur la carretera australe. La piste longe le gigantesque lac General Carrera. Il fait plus de 2240km2 et il est aussi situé sur le territoire argentin où il se nomme lac Buenos Aires. C’est le second plus grand lac d’Amérique du sud, après le lac Titicaca. Nous passerons la nuit avec une vue superbe sur les montagnes et le lac.

Vendredi 6 décembre, après une séance d’école un peu longue et qui se termine avec le maître Sébastien, nous prenons la route sous un temps magnifique. Nous commençons la carretera australe et nous nous arrêtons après le très beau pont orange. Une pensée particulière à Marc : le cadre est magnifique, nous comprenons maintenant ton engouement pour ce lieu. Les places de bivouac ne sont pas très nombreuses car c’est aussi une mise à l’eau des bateaux de pêcheurs et sur l’autre emplacement l’énorme camion allemand avec les retraités français est installé. Nous restons en haut sur le petit parking en bords de route. Nous prendrons la place des pêcheurs quand ils partiront. En attendant, nous mangeons puis l’après-midi nous nous installerons au bord du Rio. Les filles se mettent vite pieds-nus et jouent dans le Rio, Seb va pêcher et pour ma part je bouquine. L’eau est limpide, nous sommes entourés par l’odeur des lupins et le soleil chauffe. Nous retournerons à Icidor qu’en fin d’après-midi, les pêcheurs sont toujours là. Nous dormons au bords de la route mais la circulation n’est pas dense.

Samedi 7 décembre, nous serions bien resté un peu plus longtemps mais la météo nous annonce de la pluie à partir de dimanche et nous voulons allez voir la cathédrale de marbre. Nous partons vers les 10h. Avant la ville de Puerto Rio Tranquillo nous voyons une pancarte pour la visite des caves de marbre. Nous prenons rapidement la décision de tourner (peut-être trop rapidement). La piste est en descente abrupte et nous comprenons très rapidement que nous n’aurions pas due la prendre. La marche arrière est inenvisageable, il faut trouver un endroit pour pouvoir faire demi-tour. Après 700 mètres de descente, Seb arrive à faire demi-tour et s’élance pour attaquer la remonter. Après 2 essais infructueux, je descends chercher de l’aide auprès des organisateurs des visites des cavernes de marbre, nous prenons les talkies-walkies pour être au courant des avancées de chacuns. Un responsable m’indique un pick-up, je demande à son conducteur mais il me dit que ce n’est pas possible, Icidor est trop gros. Je lui demande alors s’il peut allez à Rio Tranquillo trouver un véhicule pour nous aider. Un autre monsieur me dit que ça sera possible dans 1 heure. Je le remercie et lui stipule que j’attendrai auprès du camping-car. Je reprends la montée jusqu’à Icidor, mon talkies-walkies n’a plus de piles (ça serai trop simple) pour vite informer Seb et voir s’il a réussi la remonter. Malheureusement,  Icidor est toujours à la même place mais cette fois, il a les pneus avant bien usés. Seb décide de remonter jusqu’à la route principale si jamais il croise un gros véhicule capable de nous tracter. Pour ma part, nous nous installons dehors et faisons un peu d’école car à l’intérieur on est vraiment pas droit dixit Éléonore. Une jeune femme qui descend à pieds prendre des renseignements sur la visite m’interpelle car elle est française, je lui explique notre situation et lui souhaite bon voyage. Je débute de faire des sandwichs pour les filles avant de redescendre revoir la personne qui m’a proposé son aide car cela fait déjà 1 heure. Je le croise avec sa voiture, il me parle très rapidement, je ne saisi pas tout (l’accent est très différents de d’Argentine) . Je lui demande de s’arrêter vers mon mari qui est en haut de la route et j’informe Seb de leur venus. Il comprendra que quelqu’un va venir nous aider d’ici 1 heure, donc vers les 14h. Quelques minutes plus tard, Seb m’informe qu’il part en ville avec une personne de l’office de tourisme car elle connaît la seule personne capable de nous aider. Il n’hésite pas longtemps, de plus la dame parle très bien français. On a plus qu’à patienter avec les filles avec un peu de rangement et une partie de petits chevaux. Nous entendons le bruit d’un camion et apercevons Seb à l’intérieur. Une fois la sangle de traction installée c’est partie pour la remonter. Nous remontons sans aucun soucis. Nous retrouverons notre sauveur en ville pour le payer. Arriver à Puerto Rio Tranquillo, nous recherchons un DAB mais il n’y en a pas. Pendant que Seb va réaliser un virement pour le payer, je vais à l’office de tourisme et je retrouve notre bienfaitrice pour récupérer des renseignements pour la visite des cathédrales de marbre. Elle nous organise une sortie en bateau pour 15h30, j’ai juste le temps de récupérer quelques affaires dans Icidor et en route. Nous sommes tous équipés de gilets de sauvetage et naviguons 10 minutes avant d’apercevoir les premières cavernes de marbre. Les bateaux rentrent jusqu’à l’intérieur et nous pouvons toucher le marbre. Le contraste avec l’eau du lac accompagné des rayons du soleil est magnifique. Nous découvrons plusieurs cavernes et arrivons vers la cathédrale de marbre. Notre guide nous apprend qu’un véritable mariage y a été célébré. Les filles ont adorées le retour jusqu’à la terre ferme car le bateau allait très vite et coupait les vagues. Au vue de l’heure un peu avancé de l’après-midi et des différentes émotions accumulées au court de cette journée, nous décidons de dormir au bord du lac dans la ville. De plus il y a un point d’eau ce qui nous permet de faire le plein. Les filles demandent les pelles et les seaux et vont bâtir des châteaux. La nuit sera calme.

Dimanche 8 décembre, après quelques kilomètres nous nous arrêtons près du Rio Murta pour la journée. Seb se charge de faire cuire sa truite dehors sur notre petit barbecue à gaz. Mais au moment de passer à table, petit accident de portière et Éléonore se coince le majeur de la main gauche. Une petite coupure au niveau de la pulpe, un hématome et surtout une grosse frayeur. Je sors la trousse de pharmacie, réalise une belle poupée, sèche les larmes et surtout lui donne les granules magiques. Maintenant on mange la truite de papa qui est délicieuse, juste assez grande pour nous quatre. L’après-midi les pelles et les seaux sont ressorties, l’eau du Rio est très clair, on en profite pour enlever toute la poussière à Icidor. Pendant ce temps, un bon gâteau cuit au four pour le goûter. Puis nous décidons de refaire un petit bout de route car demain il ne faut pas se lever tard car une partie de la route jusqu’à Coyhaique est en travaux et ferme de 13h à 17h et il reste encore pas mal de kilomètres. Puisque le temps se couvre, nous regardons un film de Noël et débutons les décorations dans Icidor. Pas facile de réaliser que dans un peu plus de 15 jours se sera Noël. Nous sommes au printemps, il y a beaucoup de fleurs autour de nous et les jours d’ensoleillement sont longs.

Lundi 9 décembre, il a plu cette nuit et le ciel est bien couvert, nous prenons la route à 9h30. Les travaux sont importants. A midi nous nous arrêterons dans une petite ville. Pendant que je fais le repas, les filles courent au square. Seb part acheter une carte Sim du Chili. En repartant nous roulons direction Coyhaique en espérant trouver un bivouac avant la ville. Mais les points ioverlander sur cette partie de route sont rares ou pas adapter à Icidor. Nous arrivons donc jusqu’à la ville et nous arrêtons chez le premier vendeur de pneus que nous voyons. Oui il faut absolument changer nos pneus avant, surtout avec la pluie qui est annoncée sur les prochains jours. Super, il a notre taille en stock et peut les changer tout de suite. Cette étourderie nous aura bien fait augmenter notre budget journalier. Nous savions qu’au Chili notre budget serai revu à la hausse, là on en a la certitude. Il n’y a pas beaucoup d’endroit où dormir, nous décidons de nous arrêter dans un petit camping. Douche bien chaude pour tout le monde.

Mardi 10 décembre, après le plein des réservoirs, nous allons en ville pour prendre quelques renseignements à l’office de tourisme, faire des courses et réserver le bateau pour nous rendre sur l’île de Chiloé. Le stationnement d’Icidor est toujours un peu difficile en ville surtout que tout le centre est payant. Arrivée à l’office de tourisme nous retrouvons garé devant, la famille 5 Across the World. Ils sont entrain de réserver leur bateau pour Puerto Montt. Après quelques échanges nous nous rendons vite à l’agence Naviral Australe mais celle-ci est déjà fermée et nous devrons attendre 15h30. Nous en profitons pour nous rendre au supermarché. Les courses sont un peu plus longues que prévue donc Seb me laisse terminer avec les filles et va récupérer Icidor. Nous irons nous garer un peu à l’extérieur du centre ville et après avoir mangé, retournons à l’agence pour réserver le bateau. Il nous y sera proposé deux bateaux, soit jeudi 12 soit le 19. La décision est vite prise se sera le 19 décembre à 14h, on va quand même pas faire plus de 400 km en 2 jours ! Une fois la réservation faite, nous nous arrêtons dans un magasin de pêche pour racheter des leurres, le dernier est rester au fond d’un Rio. Maintenant en route pour un bivouac en extérieur de la ville et au bords de l’eau.

Mercredi 11 décembre, nous nous rendons aujourd’hui à Puerto Aysen, il y a rien de particulier à visiter mais nous devons nous arrêter à l’agence rattacher à Naviral australe car la réservation pour le bateau n’est pas correcte. La personne qui nous a fait la réservation a noter qu’Icidor faisait 5 mètres alors qu’il en fait 7,2 m. Nous avons envoyé un mail au siège à Puerto Montt mais préférons avoir à faire à une personne physique. La personne à l’agence est très sympathique et nous dit qu’elle pourra peut-être changer les billets avant la fin de la journée  mais doit avoir l’approbation du siège car cest une agence rattaché. Nous la remercions pour sa patience et son professionnalisme mais nous préférons faire quelques kilomètres supplémentaires et nous rendre Puerto Chacabuco dans une agence interne. Et c’est reparti ! Nous arrivons sous la pluie à Chacabuco et devront attendre 16h l’ouverture des bureaux. La réservation est modifiée, nous allons pouvoir reprendre la route tranquillement pour être à Chaiten le 19. Un autre petit bivouac au bords d’un Rio. Les filles s’essaient à la pêche avec Seb entourée de beaux lupins mais toujours un ciel bien gris.

Jeudi 12 décembre, la météo est toujours en mode pluie, durant l’école Seb a attrapé deux truites dont une qu’il remettra à l’eau car elle n’est pas très grosse. Nous remontons la route 7,  la pluie est toujours présente. Nous faisons un arrêt en route pour allez voir une cascade. Notre guide touristique nous apprend que dans cette région du Chili, il pleut plus de 325 jours par an. Les k-way sont de sortis, nous nous frayons un  chemin au travers de la végétation qui est très dense et très verte. Il y a d’immenses fougères et rhubarbes sauvages. La cascade est très belle mais nous sommes vite mouillés. Après quelques kilomètres, nous nous garons près d’un mirador le long d’un bras de mer où nous pourrons peut-être apercevoir des dauphins.

Vendredi 13 décembre, le ciel est encore bien couvert. Juste avant de partir, Seb nous prévient qu’il vient d’apercevoir deux dauphins. Nous le rejoignons vite et pouvons les observer quelques instants car ils ne font qu’un passage rapide. Ils sont de  couleur grise et ne sont pas très grand. La pluie commence à tomber, nous décidons de rouler jusqu’à la petite ville de Puyuhuapi car il y a du wifi et cela permettra de mettre le chauffage route dans Icidor. Il y a quelques jours que nous avons débuté notre seconde bouteille de gaz et pour le moment nous n’avons pas réussi à faire remplir notre bouteille d’Argentine. Le prochain point est sur Chiloé donc depuis nous faisons attention à notre consommation. Je n’utilise plus le four et nous utilisons le réchaud avec les cartouches pour cuisiner. Sur la route, nous prendrons un jeune auto-stoppeur espagnol, en l’informant que nous l’avancerons que de 25 km. Il est ravi car cela fait 3 heures qu’il attend. Une fois en ville, nous débutons l’école puis mangeons. Entre temps je check mes mails, les WhatsApp. J’envoie un message à la famille Loupastya rencontré en Bolivie que nous devrions croiser car ils reviennent de Chiloé et descendent vers Ushuaia. Le message n’aura pas eu le temps d’être lu car une fois notre dessert avalé, Léontine aperçoit leur camping-car de loin. Les retrouvailles sont super, les filles sont ravies de retrouver Lou et Pablo. Les enfants jouent pendant que nous échangeons de nos aventures respectives. Un van américain s’arrête vers nous et c’est un jeune couple français. Benjamin et Pauline, jeune marié voyage jusqu’en Colombie pour 8 mois. Nous décidons de tous bivouaquer ensemble à la sortie de la ville. Nous mangerons dehors puis nous coucherons très tard.

Samedi 14 décembre, un peu d’école puis tout le monde dehors. On profite du peu de soleil car ça ne va pas durer. Les enfants débutent le nettoyage des véhicules. Benjamin et Pauline partiront avec un van nickel. Nous passerons notre journée dans le camping-car des Loupastya et les enfants dans Icidor y compris les repas. Nous parlerons beaucoup de voyages et un peu du retour… Le coucher est un peu plus raisonnable mais tardif quand même.

Dimanche 15 décembre, aujourd’hui il va falloir rouler un peu. Les aurevoirs  sont remplis d’émotions. Cette fois c’est sûr nos routes ne se recroiseront pas sur le continent sud américain. Petit arrêt a midi pour manger des sandwichs frites à un food truck. Nous reprenons la route et nous arrêtons à une cinquantaine de kilomètres de Chaiten dans une petite forêt. Nous faisons un petit feu pour nous réchauffer et profiter de l’extérieur. Le coucher sera raisonnable pour les filles. Avec Seb, nous regarderons un film échangé avec les Loupastya.

Lundi 16 décembre, direction le parc Pumalin. Nous allons découvrir le sentier Ranita de Darwin. La ballade est facile sans dénivelé. La végétation est dense, nous avons pu y voir une petite grenouille et de très belles fleurs. Le sentier est agréable. Nous allons à Chaiten pour la fin de journée. Les filles filent au square pendant que nous captons du wifi. Puis nous allons faire quelques courses, mais ce sera le minimum car la supérette est petite. Nous irons passer la nuit en sortie de ville au bord de l’océan Pacifique.

Mardi 17 décembre, la météo ne sera pas clémente toute la journée. Nous allons faire la randonnée jusqu’au volcan Chaiten. Il est encore actif et sa dernière éruption date de 2008. Au loin nous le voyons fumer. Nous préparons sacs, de quoi faire des sandwichs et surtout les k-ways. La randonnée n’est pas très longue mais le dénivelé important. Ça sera la marche la plus difficile depuis le début de l’aventure. Arrivé en haut, il fait frais, nous remettons les vestes. Nous profitons du volcan le temps de manger puis débutons la redescente. La pluie nous accompagnera tout du long. Arrivé dans Icidor, on sort la corde à linges pour faire sécher pantalons et vestes. Un petit goûter bien chaud et retour à Chaiten pour la fin de journée. Un épisode de « C’est pas sorcier » sur les volcans fera patienter tout le monde puis quelques jeux et retour au même endroit pour dormir.

Mercredi 18 décembre, le lever est tardif. La nuit a été hachée pour ma part, la pluie ne m’a pas bercée. La liseuse est ressortie pendant une petite demi-heure vers les 3h. Au programme du matin, douche pour tout le monde. On en profite, il y a un robinet d’eau à disposition. Et pendant l’école, la machine à laver a repris du service et du coup Icidor se transforme en séchoir. Fin de matinée, le soleil réapparaît. Les filles vont jouer dans le sable. Elles trouveront un gros crabe. Nous déjeunons à presque 14h. Direction le square en ville pour terminer le blog car demain nous prenons le bateau pour l’île de Chiloé à 14h.